Pour associations d'idées
DES GARÇONS DE PROVINCE SMALLTOWN BOYS
L’été nucléaire – Sortie en salles le 11 mai 2022
“Victor, la vingtaine, vit en couple avec Charlotte dont il attend un enfant. Quand survient un accident à la centrale nucléaire voisine, il se retrouve confiné dans une ferme avec ses anciens copains du village, alors qu’ils auraient dû évacuer la zone. La pluie menaçant, ils guettent le passage du nuage radioactif. En 24 heures, ils vont perdre toutes leurs certitudes.”
J’aime le cinéma parce qu’il me permet de m’évader; comme en littérature, mes goûts vont plutôt aux grands classiques. Mais j’ai une grande chance dans la vie: mon cerveau n’est jamais rassasié et il aime se laisser surprendre. Et si la surprise est nimbée de poésie, alors il est aux anges. Je n’ai pas encore décidé si Gaël Lépingle était un “cinépeintre” ou un “cinépoète“, à mon avis les 2 à la fois. Ces néologismes me sont venus en regardant sur l’écran cette beauté incroyable qu’il sait saisir dans le moindre champ de blé, dans le ciel brûlant ou foudroyant de l’Aube, dans ces éoliennes maîtresses du vent et dans la jeunesse toute à son illusion de lendemains chantant qui déchantent à la vitesse de la lumière nucléaire. Au-delà des images, vraiment sublimes, et du mouvement fluide et naturel de la caméra, Gaël sait prendre par la main les simples spectateurs que nous sommes pour les emmener sur le chemin d’un petit bout de vie de 5 personnages très attachants (remarquables jeunes comédiens), sans qu’une seule seconde nous n’ayons envie de les quitter malgré les drames qui se jouent et les réactions souvent surprenantes des protagonistes. Surprenantes parce que spontanées; or, le spectateur assis dans son fauteuil est tout sauf spontané, il est analytique, parce que, lui, il n’est pas en danger. Quand la fin (et plus encore la dernière image du film) arrive, elle surprend (d’autres fins sont imaginables), bouleverse et saisit. Car ce qui est d’une force invraisemblable dans ce film et dans le travail du cinéaste, c’est que d’un sujet incroyablement lourd et dramatique, il fait tout à la fois un objet de réflexion profonde mais aussi d’intense poésie. C’est un tour de magie en ce qui me concerne. Et j’aime autant la magie que la poésie.
Et toujours sur Tënk, enchaînez avec Une Jolie Vallée, moyen métrage de 2015, documentaire entièrement chanté, sorti en salles en 2019. “Un village dans le Tarn, l’été. Ils travaillent dans des bureaux ou en usine, sont médecins, enseignants ou retraités. Ils se réunissent pour raconter ensemble une histoire, et pour la chanter. Les chansons contaminent la vie quotidienne, s’installent dans le paysage.
Une comédie musicale sur un livret adapté des “Trois Mousquetaires” d’Alexandre Dumas.”