« Bien chère Valérie, je ne sais pas si tu peux imaginer le plaisir que j’ai eu à lire ta lettre (…). J’essaie de ne pas me laisser aller, j’y arrive, je m’accroche à tout ce qui se présente : activités, spectacles, lectures. Je me suis même inscrit à des cours d’initiation à l’informatique et j’apprends des choses mais pas tellement avec l’instructeur, je prends le temps de chercher et ainsi le temps passe vite. Bientôt, je vais avoir un ordinateur dans ma cellule mais ça aussi c’est très restreint comme possibilité : pas de portable (ce serait pourtant bien compte tenu de l’exigüité de la cellule et de la table – 60 x 80). J’attends de voir quels sont les logiciels que j’aurais le droit d’utiliser. D’un autre côté, il est urgent d’attendre car j’ai fait ma demande de transfert à C…et en attendant qu’une place s’y libère, on va me faire transiter par Nantes. Ce sont des centres de détention où le règlement est beaucoup plus souple que dans les maisons d’arrêt. On a le droit de téléphoner et les activités sont beaucoup plus variées mais ça ne va pas très vite et je crains que ça ne prenne plus d’un an ! J’ai pu voir G. 2 fois ¾ d’heure (…). Je suis content pour elle que tu ailles la voir, elle t’aime beaucoup aussi. Elle a reporté sur toi, comme moi, toute l’amitié que nous avions pour ta maman (…) »